Tumeurs cutanées du visage

De quoi s’agit-il ?
Les tumeurs cutanées sont des taches ou des excroissances de la peau. Il existe un grand nombre de tumeurs cutanées, allant du simple « grain de beauté » à la tumeur maligne. Elles peuvent apparaître au cours de la vie ou être présentes dès la naissance. Elles sont le plus souvent diagnostiquées par un dermatologue ou par votre médecin traitant qui demande à un chirurgien spécialisé d’en réaliser l’exérèse.
Les cancers cutanés de la face sont une pathologie relativement fréquente et qui concerne le plus souvent les personnes de plus de 50 ans. Le soleil est un facteur de risque important pour le développement des tumeurs cutanées. La peau du visage est facilement exposée au soleil.
Les lésions bénignes
Par définition, elles ne sont pas dangereuses. Si elles sont mal placées, grossissent, ou sont disgracieuses, il est possible de les enlever. On décrit :
- Les tumeurs mélaniques : il s’agit de lésions extrêmement fréquentes, comme les naevi appelés aussi « grains de beauté »
- Les tumeurs de l’épiderme : verrues séborrhéiques (aspect verruqueux, brun, souvent après 40 ans), les kératoses actiniques (tâches brunes ou rouges situées dans des zones exposées au soleil).
- Les tumeurs annexielles (lésions développées aux dépens des cellules pileuses) : kystes sébacés, kystes dermoïdes et grains de milium…
- Les tumeurs du tissu conjonctif : les fibromes, histiocytofibromes, les molluscum pendulum, les lipomes (tumeurs graisseuses très fréquentes), les neurofibromes, les xanthélasmas (dépôts jaunâtres au niveau des paupières).
Naevus

Kyste épidermique

Les lésions malignes (cancéreuses)
Leur évolution est toujours néfaste, soit par la destruction progressive des tissus du visage, soit par une diffusion à distance (métastases) pouvant engager le pronostic vital. Le diagnostic d’une lésion maligne se fait par le regard expert du dermatologue, toujours complété d’une biopsie (ou d’une exérèse) avec analyse anatomopathologique. On distingue :
- Les épithéliomas baso-cellulaires (ou carcinome baso-cellulaire) sont les cancers les plus fréquents. Ils surviennent généralement chez des personnes à peau blanche, en moyenne après 45 ans. Leur principal facteur de risque est l’exposition solaire. Leur évolution est purement locale, sans métastase. Ils ne sont donc pas graves, mais une évolution négligée peut aboutir à des mutilations importantes surtout quand la tumeur se situe à proximité des yeux, du nez, de la bouche ou des oreilles.
- Les épithéliomas spino-cellulaires (carcinomes épidermoïdes) surviennent habituellement après 40 ans. Leur principal facteur de risque est l’exposition solaire. Dans certains cas il y a un risque d’atteinte ganglionnaire et donc de métastases.
- Les mélanomes malins sont plus rares mais beaucoup plus graves en raison du risque important de métastases. Là aussi, le soleil sur une peau claire est un facteur de risque. Lorsque le mélanome est confirmé, le traitement est essentiellement chirurgical. Un bilan complet recherche des métastases puis un traitement complémentaire pourra être proposé (curage ganglionnaire, chimiothérapie, immunothérapie).
- Les sarcomes : ce sont des tumeurs rares. Le traitement est avant tout chirurgical, éventuellement complété par une radiothérapie ou une chimiothérapie.
Lorsque l’aspect clinique évoque une tumeur maligne, le dermatologue réalise généralement une biopsie pour affirmer le diagnostic et orienter le traitement. Dans les cas complexes (cancer cutané particulièrement agressif, ou volumineux, ou mal placé), le choix du traitement est pris en réunion de concertation pluridisciplinaire de cancérologie cutanée (RCP).









Le traitement chirurgical
La chirurgie des ces tumeurs combine deux étapes opératoires :
- Une étape « carcinologique » : la tumeur est enlevée avec des marges d’exérèses précises, qui répondent aux recommandations officielles. La tumeur est ensuite adressée en anatomopathologie pour une analyse qui va définir son type exact (si cela n’a pas été fait par biopsie au préalable) et surtout préciser si la tumeur a été enlevée en totalité (marges saines).
- Une étape « réparatrice » : la réparation du visage nécessite une chirurgie spécialisée. Elle a pour objectif de refermer la zone où a été enlevée la tumeur. Pour une petite perte de substance, on réalise une fermeture directe, ou une cicatrisation dirigée, sinon, on réalise des « lambeaux » ou des greffes de peau. Cette reconstruction est réalisée avec une préoccupation constante du respect des fonctions du visage et de l’esthétique.
L’intervention se fait généralement sous anesthésie locale avec sédation légère, en hospitalisation de jour. Le schéma classique des suites opératoires comprend une réfection quotidienne des pansements, puis l’ablation des fils au bout d’une semaine. Le visage est alors laissé à l’air. Après 1 mois, la peau est bien cicatrisée avec déjà un résultat esthétique très rassurant. L’aspect de la cicatrice continue de s’améliorer pendant les mois suivants. Chez les sujets jeunes, on peut proposer une dermabrasion complémentaire pour rendre la cicatrice encore plus discrète.
Enfin, la surveillance régulière par votre dermatologue est indispensable pour rechercher une éventuelle récidive ou l’apparition d’une nouvelle lésion. En effet, le diagnostic d’une tumeur cutanée indique que la peau a dépassé son « capital soleil » et le risque d’apparition de nouvelles lésions avec le temps est réel. Lorsque le dermatologue dépiste à temps une petite tumeur superficielle, il peut alors proposer des traitements locaux (cryothérapie, pommade…) et ainsi éviter une intervention chirurgicale.