Ronflements et apnées du sommeil

Prise en charge sur le plan ORL des ronflements et apnées du sommeil

Définitions

Le ronflement est un bruit respiratoire durant le sommeil qui provient d’une vibration des tissus mous des voies aéro-digestives supérieures. A l’origine de ces vibrations, on retrouve des turbulences aériennes secondaires à un rétrécissement des voies aériennes ou une laxité excessive du voile du palais et de la luette.

Il existe deux types de ronflements :
  • Le ronflement simple, sans apnées, qui gêne l’entourage à cause du bruit, mais pas directement l’intéressé. Cette gêne dépend de l’intensité sonore du ronflement mais aussi de la profondeur du sommeil du conjoint. Ce ronflement n’est pas dangereux pour la santé de l’individu.
  • Le ronflement avec apnées du sommeil qui lui, gêne directement le patient et l’expose à des problèmes de santé.

L’apnée du sommeil se traduit par des pauses respiratoires qui, diminuant l’oxygénation du sang, sont à l’origine de complications cardio-vasculaires. Mais aussi, en altérant la qualité du sommeil, ces pauses respiratoires rendent le sommeil non réparateur, source de fatigue et de somnolence en journée. Cette somnolence peut alors être la cause d’accidents de la circulation.

Différentes origines des apnées :
  • des apnées centrales : c’est la commande nerveuse de la respiration qui est en cause (trouble neurologique, excès d’alcool ou de tranquillisants…).
  • des apnées obstructives : c’est une obstruction des voies aéro-digestives supérieures qui bloque la respiration pendant le sommeil (véritable étouffement chronique). Ces apnées sont associées à des ronflements. On parle de syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS).
  • des apnées mixtes.
Définition du syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) = A ou B+C

A) Somnolence diurne excessive non expliquée par d’autres facteurs.

B) Deux au moins des critères suivants non expliqués par d’autres facteurs

  • ronflements sévères et quotidiens
  • sensation d’étouffement ou de suffocation pendant le sommeil
  • sommeil non réparateur
  • fatigue diurne
  • difficultés de concentration
  • nycturie (plus d’une miction par nuit)

C) critères polysomnographiques ou polygraphiques : apnées + hypopnées ≥ 5/heure de sommeil (IAH ≥ 5)

Somnolence excessive : le test d’Epworth :

Signes d’alerte évocateurs d’apnées du sommeil

Signes constatés par l’entourage :
  • ronflement bruyant
  • pauses respiratoires
  • réveils nocturnes avec une sensation d’étouffement
  • changements répétés de position dans le lit
Signes ressentis par l’intéressé :
  • maux de tête
  • fatigue au réveil
  • sueurs nocturnes
  • plusieurs levers dans la nuit pour uriner
  • impuissance ou une baisse de la libido
  • somnolence diurne
  • troubles de la concentration ou de la mémoire
  • irritabilité ou parfois dépression.

Buts du bilan de ronflement et des troubles du sommeil

Il doit distinguer le ronflement simple, du ronflement associé à des apnées du sommeil. Pour cela, on se base sur des questionnaires d’évaluation du sommeil et de la somnolence diurne (Score d’Epworth) qui permettent d’apprécier les risques de faire des apnées du sommeil. Si le risque est présent, le médecin spécialiste du sommeil réalisera un enregistrement du sommeil (polygraphie ventilatoire, polysomnographie) pour objectiver les apnées pendant le sommeil et distinguer les apnées obstructives des apnées centrales. Le bilan de l’ORL examine les voies aériennes supérieures pour identifier les obstacles possibles. Il comprend une étude morphologique lors de la consultation grâce à l’examen clinique et la naso-fibroscopie. Dans certains cas il est complété par une somno-endoscopie en milieu hospitalier. Il s’agit de faire une fibroscopie des voies aériennes supérieures sous sommeil induit (brève anesthésie générale légère, sous respiration naturelle) pour identifier directement le site obstructif. Une fois les troubles du sommeil repérés et les causes précisées, un traitement adapté sera proposé. La prise en charge de ces troubles du sommeil est donc multidisciplinaire : médecin spécialiste du sommeil, ORL, pneumologue, neurologue, dentiste, kinésithérapeute, orthophoniste…

Somno-endoscopie

Il s’agit d’un examen des voies respiratoires sous anesthésie légère simulant le sommeil permettant de localiser précisément l’origine des apnées

Les traitements du syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) :

Il n’y a pas de traitement médical.
Règles hygiéno-diététiques :
  • Perdre du poids,
  • Ne pas prendre de somnifères, de tranquillisants ou d’alcool le soir
  • Eviter les repas copieux trop près de l’heure du coucher
  • Avoir un rythme de sommeil régulier et éviter les privations de sommeil
  • Rééducation de la position linguale pour certains (avec un kinésithérapeute)
La ventilation en Pression Positive Continue (PPC)

Il s’agit d’un masque respiratoire relié à une machine qui insuffle de l’air pour aider l’inspiration. C’est le traitement de référence des SAOS.

L’orthèse d’avancée mandibulaire (AOM) :

Il s’agit d’un système de gouttières dentaires portées la nuit qui propulse légèrement la mâchoire en avant de façon à dégager l’arrière de la langue. Ce traitement est une très bonne alternative à la PPC lorsque le SAOS n’est pas trop sévère.

La chirurgie :

Elle vient généralement en complément des autres techniques. Elle a notamment pour but de rétablir une bonne perméabilité des fosses nasales afin de rétablir une respiration nasale physiologique (septoplastie). Il est possible de réaliser des interventions simples sur les amygdales (amygdalectomie en cas d’hypertrophie obstructive des amygdales) et le voile du palais (radiofréquence du voile du palais sous anesthésie locale ou plastie du voile sous anesthésie générale). D’autres interventions plus lourdes peuvent modifier la base de langue ou modifier la mandibule pour dégager l’arrière de la langue.

Uvulo-Pharyngo-Palato-Plastie ou plastie d’élargissement de l’oropharynx dans le traitement chirurgical du ronflement ou de l’apnée obstructive du sommeil.

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